Les cadres en position de management sont confrontés à une intensification de leur charge de travail, notamment avec l’instauration du forfait jour et l’absence de suivi réel de leur temps de travail. Cette flexibilité imposée, souvent perçue comme un avantage, se transforme en une spirale infernale où les heures s’accumulent sans reconnaissance ni compensation.
Notre secteur non lucratif, de la santé, du médico social et du social, repose sur l’engagement quotidien de ses professionnels, mais parmi eux, les cadres souffrent d’un manque criant de reconnaissance. Coincés entre des exigences institutionnelles croissantes et des moyens souvent insuffisants, ils assument des responsabilités lourdes sans toujours bénéficier de la considération qu’ils méritent. Leur statut est paradoxal : des responsabilités accrues, une reconnaissance limitée. Ils portent une mission essentielle : garantir la qualité des accompagnements, piloter les équipes, répondre aux contraintes réglementaires et budgétaires, tout en étant garants du bien-être des professionnels et des usagers. Pourtant, leur rôle est très souvent sous-estimé. Ils sont fréquemment perçus comme des relais de la direction plutôt que comme des acteurs à part entière du bon fonctionnement des établissements et services.
Le forfait jour, censé offrir une autonomie dans l’organisation du travail, se transforme souvent en piège. Loin de favoriser une souplesse bénéfique, il entraîne une augmentation du temps de travail sans réelle compensation. L’absence de comptabilisation horaire rend difficile toute reconnaissance du surinvestissement, et la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle devient floue. Nombreux sont les cadres qui accumulent des heures sans récupération possible, pris dans une spirale d’obligations sans véritable limite.
Dans un environnement où la performance économique prend le pas sur le bien-être des salariés, les managers sont soumis à des exigences de rentabilité dignes du secteur privé lucratif. Suivi hebdomadaire du taux d’occupation, recherche permanente d’optimisation, objectifs chiffrés de productivité : autant d’éléments qui rappellent des pratiques d’entreprises commerciales, loin des principes de solidarité et de bientraitance promus par Vyv3.
Malgré leur engagement quotidien, les cadres ne reçoivent que peu de considération. Pire encore, leurs alertes sur l’usure professionnelle et les risques psycho-sociaux restent souvent lettre morte. Une récente décision du Conseil d’Etat a reconnu l’épuisement professionnel comme un motif légitime d’arrêt maladie, un signal fort qui rappelle l’urgence de prendre en compte ces problématiques.
Les établissements fonctionnent avec des budgets serrés, ce qui oblige les cadres à gérer des équipes en sous-effectif, à faire face à des contraintes administratives lourdes et à pallier les manques organisationnels. À cela s’ajoute une pression constante pour garantir un accompagnement de qualité malgré les restrictions. Cette réalité mène à une usure professionnelle prématurée, un stress chronique et, dans certains cas, un épuisement.
Un dialogue social ne peut se résumer à des rencontres sans suite. La CFE-CGC SMS demande des actions concrètes pour préserver la santé mentale des cadres :
Un suivi effectif de la charge de travail.
Une meilleure reconnaissance des efforts et des résultats.
Une politique de prévention efficace contre l’épuisement professionnel.
Il est urgent de repenser la place des cadres dans le secteur ,non lucratif ,de la santé, du médico social et du social . Cela passe par une meilleure valorisation de leur rôle, une prise en compte réelle de leur charge de travail et une réflexion sur les limites du forfait jour. Sans une reconnaissance accrue, le secteur risque d’accroître la démotivation et de voir fuir des professionnels pourtant essentiels au bon fonctionnement des structures.
Pour la CFE CGC SMS la prise en compte du bien-être des cadres est essentielle pour garantir un management efficace et humain. Il est temps que Vyv3 s’engage réellement dans cette voie.